Le 29 janvier 2013, Christiane Taubira prononce un discours mémorable lors de l’ouverture de l’examen du projet de loi sur l’ouverture du mariage et de l’adoption à l’Assemblée nationale. Elle l’avait conclu en citant encore Léon-Gontran Damas : "L'acte que nous allons accomplir est ‘beau comme une rose dont la Tour Eiffel assiégée à l'aube voit s'épanouir enfin les pétales’”... Pour certains, elle est rentrée avec ce discours dans l’histoire, comme Simone Veil en novembre 1974.
https://www.youtube.com/watch?v=CL9JAvwu8U8
Voici le texte du discours de Christiane Taubira en
intégralité, tel qu'il a été retranscrit par les personnels de l'Assemblée nationale,
avec les interventions des députés, notamment de Jacques Myard.
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux, ministre de la justice.
Dans une maison qui aime tant à citer le doyen Jean Carbonnier,
je ne vais pas déroger à la règle. En 1989, à l’occasion des travaux de
réflexion sur le bicentenaire de la Révolution française, il définissait le
mariage civil comme la « gloire cachée » de celle-ci. Il faisait
évidemment allusion aux vifs débats qui ont accompagné l’instauration de ce
mariage civil, sa dimension contractuelle, sa durée, c’est-à-dire la
possibilité de divorcer. À cette époque, deux religions reconnaissent le divorce,
la religion protestante et la religion juive, tandis que la religion
catholique, majoritaire, déclare le mariage indissoluble. Le doyen Carbonnier
considère donc que le constituant de 1791 a bien accompli une véritable
révolution en instaurant le mariage civil. La sécularisation de ce mariage est
ainsi consacrée dans la Constitution de 1791.
Le mariage civil porte l’empreinte de l’égalité. Il s’agit d’une
véritable conquête fondatrice de la République, dans un mouvement général de
laïcisation de la société.
Une telle conquête était importante essentiellement pour ceux
qui étaient exclus du mariage à cette époque. Après la révocation de l’édit de
tolérance, dit édit de Nantes, en 1685, les protestants ne pouvaient se marier
qu’en procédant secrètement avec leurs pasteurs. Ils ne pouvaient pas
constituer une famille et leurs enfants étaient considérés comme des bâtards. À
partir de 1787, l’édit de tolérance autorise de nouveau les prêtres et les
juges à prononcer ces mariages en tant qu’officiers de l’état-civil. Il y a
donc une première ouverture, deux ans avant la Révolution, avec cette
reconnaissance du pluralisme religieux et la possibilité d’inclure dans le
mariage ceux qui en étaient exclus, à savoir les protestants et les juifs. Mais
le mariage n’inclut encore que les croyants.
Il exclut aussi des professions, et notamment les comédiens,
parce que la religion proclame qu’elle ne saurait reconnaître les pratiques
infâmes des acteurs de théâtre. C’est d’ailleurs le comédien Talma qui va
saisir la Constituante parce que le curé de Saint-Sulpice refuse de publier les
bans de son mariage avec une « mondaine », comme on disait à
l’époque. (Sourires.)
Les constituants décident donc d’instaurer un mariage civil et
inscrivent dans l’article 7 du titre II de la Constitution de
septembre 1791 que le mariage n’est que contractuel et que le pouvoir
législatif établira pour tous les habitants, sans distinction, le mode par
lequel les naissances, mariages et décès seront constatés et désignera les
officiers chargés de constater et d’enregistrer ces actes.
Le mariage civil permet d’inclure des croyants non catholiques,
mais il est élargi à tous, c’est-à-dire que tous ceux qui souhaitent se marier
peuvent disposer des mêmes droits et doivent respecter les mêmes obligations.
Cette conception du mariage civil, qui porte l’empreinte de
l’égalité, est en fait essentiellement une liberté, parce que, dès
l’instauration du mariage, le divorce sera également reconnu. Il est écrit dans
l’exposé des motifs de la loi de 1792 que le divorce résulte d’une liberté
individuelle, dont un engagement indissoluble serait la perte. Puisque le
mariage est la liberté des parties et non la sacralisation d’une volonté
divine, cette liberté de se marier ne se conçoit qu’avec la liberté de
divorcer, et, parce que le mariage va se détacher du sacrement qui l’avait
précédé, il pourra représenter les valeurs républicaines et intégrer
progressivement les évolutions de la société.
La meilleure manifestation de cette liberté s’exprime par
l’article 146 du code civil, qui n’a pas changé depuis son origine, et
selon lequel il n’y a pas de mariage sans consentement. Cet article établit
donc la pleine liberté de l’un et de l’autre conjoint dans le mariage.
Si l’on se souvient que le mariage a d’abord été une union de
patrimoines, d’héritages, de lignées, que l’on passait chez le notaire avant de
passer chez le prêtre,…
M. Jacques
Myard. Aujourd’hui encore !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
…le fait de reconnaître la liberté de chacun des conjoints est
un progrès considérable, aujourd’hui encore inscrit dans le code civil.
Le divorce va donc accompagner très vite le mariage. Il sera
prohibé en 1816, dans une ambiance où les courants conservateurs sont dominants
et où les libertés, notamment celles des femmes, sont en régression. Il sera
rétabli en 1884 par la loi Naquet, là encore dans un mouvement général
contraire de laïcisation de la société. L’évolution du mariage porte en effet très
fortement la marque de la laïcité, de l’égalité et de la liberté telles que ces
valeurs ont évolué dans notre droit et dans notre société (Applaudissements
sur les bancs des groupes SRC, écologiste, RRDP et GDR), dans une relation
diachronique qui a connu parfois de très vives tensions.
M. Jacques
Myard. Ce n’est pas le sujet !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
C’est donc dans un mouvement de laïcisation de l’état-civil, des
libertés individuelles, de la société en général que le divorce sera restauré
en 1884. C’est en effet au cours de cette décennie que d’autres lois de liberté
individuelle, telles que la loi sur la presse, les lois relatives à la liberté
d’association ou à la liberté syndicale, et bientôt la loi de séparation des
églises et de l’État, vont intervenir. Le divorce sera consolidé en 1975 par le
rétablissement du consentement mutuel, qui était déjà reconnu en 1792, comme
d’ailleurs l’incompatibilité d’humeur.
Le mariage, accompagné du divorce, reconnaît donc la liberté, y
compris celle de ne pas se marier, et c’est la raison pour laquelle la loi
reconnaît les familles en dehors du mariage et va progressivement reconnaître
les enfants de ces familles. Le mariage, qui a réussi à se détacher du
sacrement, va en effet se détacher également d’un ordre social fondé sur une
conception patriarcale de la société (Applaudissements sur plusieurs bancs
du groupe SRC), conception qui fait du mari et du père le propriétaire, le
possesseur du patrimoine, bien entendu, mais aussi de l’épouse et des enfants.
Cette évolution du mariage et du divorce, qui
permettra dorénavant aux couples de choisir librement l’organisation de leur
vie, sera inscrite dans la loi parce que, depuis deux siècles, l’institution du
mariage connaît une évolution vers l’égalité, et c’est bien ce que nous sommes
en train de faire aujourd’hui : parachever l’évolution vers l’égalité de
cette institution… (fin de l’extrait 1)
Plusieurs
députés du groupe UMP.
Rien à voir !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux. …
née avec la laïcisation de la société et du mariage. (Applaudissements
sur de nombreux bancs des groupes SRC, écologiste, RRDP et GDR.)
Cette évolution va concerner d’abord les femmes, avec la
suppression de la référence au chef de famille, la reconnaissance de la
communauté de vie, la loi de 1970 puis celle de 1975, qui va réintroduire le
consentement mutuel. La reconnaissance des droits des femmes sera inscrite
progressivement dans la loi. L’année 1970, c’était il y a à peine une
quarantaine d’années, c’est-à-dire que vivent encore aujourd’hui des femmes qui
ont eu besoin de l’autorisation de leur époux pour ouvrir un compte bancaire,
souscrire un contrat, disposer de leur salaire et donc être reconnue comme
sujet de droit.
(Applaudissements
sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP.)
Plusieurs
députés du groupe UMP.
Hors sujet !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
Cette évolution vers l’égalité, qui va moderniser notre
institution du mariage en reconnaissant la femme comme sujet de droit, va
reconnaître aussi progressivement les droits des enfants. Par la loi de 1972,
le législateur cessera d’établir une différence entre les enfants légitimes et
les enfants naturels. Il procédera donc à une refonte de la filiation, de façon
à reconnaître une égalité des droits pour les enfants, que leur filiation soit
légitime ou naturelle.
En 2000, c’est un arrêt de la Cour européenne des droits de
l’Homme, l’arrêt Mazurek, qui contraindra la France à mettre un terme aux
discriminations imposées aux enfants adultérins, et c’est seulement par une
ordonnance de 2005, ratifiée par une loi de 2009, que les notions d’enfant
légitime et d’enfant naturel vont disparaître de notre code civil. L’enfant
devient donc également un sujet de droit.
En vous présentant
aujourd’hui ce projet de loi, qui contient des dispositions ouvrant le mariage
et l’adoption à droit constant aux couples homosexuels, le Gouvernement choisit
de permettre aux couples de même sexe d’entrer dans cette institution et de
composer une famille comme les couples hétérosexuels, soit par une union de
fait, que l’on appelle le concubinage, soit par un contrat, le PACS, soit par
le mariage. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste,
RRDP et GDR.)
C’est bien cette institution que le
Gouvernement a décidé d’ouvrir aux couples de même sexe.
M. Jacques Myard. Il a tort !
………………………………………………………………………………………………..
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
C’est un acte d’égalité. (« Non ! » sur les
bancs du groupe UMP.)
M. Marc
Laffineur. Et l’enfant ?
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
Il s’agit du mariage tel qu’il est institué actuellement dans
notre code civil. Il ne s’agit pas d’un mariage au rabais, il ne s’agit pas
d’une union civile…
M. Jean-Luc
Reitzer. C’est dommage !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux. …
prétendument aménagée. Il ne s’agit pas non plus d’une ruse,
d’une entourloupe (« Si ! » sur les bancs du groupe UMP.),
il s’agit du mariage en tant que contrat entre deux personnes (Applaudissements
sur les bancs des groupes SRC, écologiste, RRDP et GDR), en tant
qu’institution produisant des règles d’ordre public.
Oui, c’est bien le mariage, avec toute sa charge symbolique et
toutes ses règles d’ordre public, que le Gouvernement ouvre aux couples de même
sexe, dans les mêmes conditions d’âge et de consentement de la part de chacun
des conjoints, avec les mêmes interdits, les mêmes prohibitions, sur l’inceste,
sur la polygamie, avec les mêmes obligations d’assistance, de fidélité (Exclamations
sur de nombreux bancs du groupe UMP), de respect, instaurées par la loi de
2006, avec les mêmes obligations pour chaque conjoint vis-à-vis l’un de
l’autre, les mêmes devoirs des enfants vis-à-vis de leurs parents et des
parents vis-à-vis de leurs enfants.
Oui, c’est bien ce mariage que nous ouvrons aux couples de même
sexe. Que l’on nous explique pourquoi deux personnes qui se sont rencontrées,
qui se sont aimées (Exclamations sur les bancs du groupe UMP),…
M. Lucien
Degauchy. On va pleurer !
M. Philippe
Meunier. Sortez les violons !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
…qui ont vieilli ensemble devraient consentir à la précarité, à
une fragilité, voire à une injustice, du seul fait que la loi ne leur reconnaît
pas les mêmes droits qu’à un autre couple aussi stable qui a choisi de
construire sa vie.
M. Yves
Fromion. Il faut supprimer le divorce, dans ce cas!
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
Qu’est-ce que le mariage homosexuel va enlever aux couples
hétérosexuels ? (« Rien ! » et applaudissements sur les
bancs des groupes SRC, écologiste, RRDP et GDR. – Exclamations sur de nombreux
bancs du groupes UMP.) S’il n’enlève rien, nous allons oser poser des mots
sur des sentiments et des comportements. Nous allons oser parler de mensonges à
l’occasion de cette campagne de panique (Exclamations sur les bancs du
groupe UMP), sur la pseudo-suppression des mots de « père » et de
« mère » du code civil et du livret de famille. (Applaudissements
sur les bancs des groupes SRC, écologiste, RRDP et GDR. – Exclamations sur les
bancs du groupe UMP.)
M. Philippe
Meunier. Scandaleux !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
Nous posons les mots et nous parlons d’hypocrisie pour ceux qui
refusent de voir ces familles homoparentales et ces enfants, exposés aux aléas
de la vie. Nous posons les mots et nous parlons d’égoïsme pour ceux qui
s’imaginent qu’une institution de la République pourrait être réservée à une
catégorie de citoyens. (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes SRC,
écologiste, RRDP et GDR. - Protestations sur de nombreux bancs du groupe UMP.)
Un
député du groupe UMP.
C’est ce qui s’appelle un amalgame !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
Nous disons que le mariage ouvert aux couples de même sexe
illustre bien la devise de la République. Il illustre la liberté de se choisir,
la liberté de décider de vivre ensemble.
M. Yves
Fromion. Et la liberté des enfants d’avoir un père et une
mère ?
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
Nous proclamons par ce texte l’égalité de tous les couples, de
toutes les familles.
M. Pierre
Lequiller. Et les enfants ?
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
Enfin, nous disons aussi qu’il y a dans cet acte une démarche de
fraternité, parce qu’aucune différence ne peut servir de prétexte à des
discriminations d’État. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC,
écologiste, RRDP et GDR. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. le
président. S’il vous
plaît, chers collègues ! Écoutez les arguments de Mme la garde des
sceaux. Vous aurez l’occasion de vous exprimer par la suite.
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
Au nom d’un prétendu droit à l’enfant (Exclamations sur les
bancs du groupe UMP)…
M. Yves
Fromion. Ce n’est pas un « prétendu »
droit !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux. …
qui n’existe pas, vous protestez parce que le mariage et
l’adoption sont ouverts aux couples de même sexe dans exactement les mêmes
conditions que pour les couples hétérosexuels. (Applaudissements sur les
bancs des groupes SRC, écologiste, RRDP et GDR.) Autrement dit, ou bien
vous nous affirmez que les couples hétérosexuels ont un droit à l’enfant…
M. André
Schneider. Ils les font !
M. Yves
Fromion. C’est le droit naturel !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
…inscrit dans le code civil, ou bien ce droit à l’enfant
n’existe pas – et de fait il n’existe pas – et les couples homosexuels auront
le droit d’adopter dans les mêmes conditions que les couples hétérosexuels. (Applaudissements
sur les bancs des groupes SRC, écologiste, RRDP et GDR.)
Au nom
d’un prétendu droit à l’enfant (Exclamations sur les bancs du groupe UMP),…
M. André
Schneider. Arrêtez avec votre « prétendu » !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
…vous refusez des droits à des enfants que vous choisissez de ne
pas voir. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.) Le texte
que nous vous présentons n’a rien de contraire à la Convention internationale
des droits de l’enfant.
M. Hervé
Mariton. Si !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
Au contraire, il protège des enfants que vous refusez de voir. (Applaudissements
sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP. – Exclamations sur
plusieurs bancs du groupe UMP.)
Les
couples homosexuels pourront adopter dans les mêmes conditions que les couples
hétérosexuels,…
M. Xavier
Breton. La condition d’être père et mère ?
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
…selon les mêmes procédures : l’agrément sera accordé dans
les mêmes conditions par les conseils généraux, l’adoption prononcée dans les
mêmes conditions par le juge, conformément à l’article 353 du code civil,…
M. Hervé
Mariton. Ce n’est pas trop démontré !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux. …
qui dispose que l’adoption est prononcée si elle est conforme
aux droits de l’enfant. Par conséquent, vos objections n’ont pas de fondement (Exclamations
sur les bancs du groupe UMP), si ce n’est une réelle difficulté à inclure
dans vos représentations la légitimité de ces couples de même sexe. Or vos
enfants et petits-enfants les incluent déjà et les incluront de plus en plus. (Applaudissements
sur les bancs des groupes SRC, écologiste, RRDP et GDR.) Et vous serez bien
mal à l’aise lorsque, par curiosité, ils liront les comptes rendus de nos
débats ! (Mêmes mouvements. –Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Nous
avons donc décidé d’ouvrir le mariage et l’adoption aux couples de même sexe.
Le mariage, comme je l’ai montré références historiques et juridiques à
l’appui, a été une institution de propriété puisqu’il a d’abord servi à marier
des patrimoines, des héritages et des lignées.
M. Yves
Fromion. Vous réécrivez l’histoire !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
Il a été une institution de possession puisque le mari et père
avait une autorité absolue sur l’épouse et les enfants. Il a été une
institution d’exclusion, nous l’avons vu : le mariage civil a mis un terme
à l’exclusion des croyants non catholiques et de certaines professions, donc de
toute une série de citoyens. Ce mariage, qui a été une institution d’exclusion,
va enfin devenir, par l’inclusion des couples de même sexe, une institution universelle.
Enfin, le mariage devient une institution universelle !
Vous pouvez continuer à refuser de voir, à refuser de regarder
autour de vous, à refuser de tolérer la présence, y compris près de vous, y
compris, peut-être, dans vos familles, de couples homosexuels. (Exclamations
sur les bancs du groupe UMP.)
M. André
Schneider. C’est quoi, le débat, pour vous ?
M. Claude
Bartolone. S’il vous plaît !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
Vous pouvez conserver le regard obstinément rivé sur le passé (Exclamations
sur les bancs du groupe UMP),…
M. Philippe
Meunier. C’est vous qui êtes dépassés !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
…et encore, en regardant bien le passé, y trouverez-vous des
traces durables de la reconnaissance officielle, y compris par l’Église, de couples
homosexuels. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)
Vous avez choisi de protester contre la reconnaissance des
droits de ces couples ; c’est votre affaire. Nous, nous sommes fiers de ce
que nous faisons. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC,
écologiste, RRDP et GDR.)
M. Lucien
Degauchy. Ah oui, il y a de quoi !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
Nous en sommes si fiers que je voudrais le définir par les mots
du poète Léon-Gontran Damas : l’acte que nous allons accomplir est
« beau comme une rose dont la tour Eiffel assiégée à l’aube voit
s’épanouir enfin les pétales ». Il est « grand comme un besoin de
changer d’air ».
Plusieurs
députés du groupe UMP.
Ridicule ! C’est à pleurer !
Mme Christiane
Taubira, garde des
sceaux.
Il est « fort comme le cri aigu d’un accent dans la nuit
longue ».
(Les
députés des groupes SRC, écologiste, RRDP et GDR se lèvent et applaudissent
longuement. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Mme Laurence
Dumont. Une grande ministre pour une grande cause !
Questions :
1 - Quel est l’argument
principal avancé par Christiane Taubira pour défendre le mariage pour tous ?
2 – En vous
inspirant de ce discours historique, et en tenant compte du contexte taïwanais,
présentez votre position sur le « mariage pour tous » de manière
argumentée, en discutant les arguments contraires (et sans oublier introduction, conclusion, et exemples précis)
Le retentissement de la légalisation du mariage homosexuel dans le Monde :
https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/17/a-taiwan-le-parlement-legalise-le-mariage-homosexuel-une-premiere-en-asie_5463235_3210.htmlLe retentissement de la légalisation du mariage homosexuel dans le Monde :
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